Le programme
C’est devenu presqu’une légende : en plein mois de février 1673, Molière, à bout de force, s’écroule durant la quatrième représentation de son Malade imaginaire, en pleine pseudo-cérémonie d’investiture d’Argan à l’ordre des médecins. Faute de documents historiques fiables, les versions de sa mort sont nombreuses et contradictoires. N’importe : la postérité retiendra que le plus grand dramaturge français est quasiment mort en jouant !
C’est le petit matin, Molière a pour jamais fermé les yeux, et Baron revient dans la salle de spectacle où résonnent encore les derniers échos de la comédie-ballet… L’orchestre est toujours là qui rejoue la grotesque cérémonie d’investiture, et Baron revoit, revit ces derniers instants tragiques où tout a basculé. Bouleversé, accablé de fatigue et d’émotion, Baron peut enfin mettre des mots sur sa peine, et dialoguer post-mortem avec Molière, déchargeant son cœur de tous ses secrets, ses regrets, ses remords. A travers cette confession adressée à l’au-delà, Baron se souvient de sa première rencontre avec Molière, de son entrée dans la troupe, de son initiation sexuelle dans les loges des comédiennes, de ses déboires sentimentaux avec Armande sous le regard entendu de son mari, de ses trahisons vis-à-vis de celui qui a tant fait pour lui. Mais c’est aussi l’écrivain Molière qui reprend vie au fil de ces souvenirs, ses combats esthétiques et politiques, sa détestation des faux dévots et de l’intégrisme d’alors, sa course contre la montre pour achever ce Malade dont il pressentait la valeur testamentaire, et à travers lequel il réglait ses comptes avec le monde entier, avec le Roi, Lully, ses ennemis, sa troupe, avec ses amours.
Texte : Jean-Claude Berutti
Mise en scène : François Rancillac
Comédien : à venir
7 chanteurs
18 instrumentistes