Le programme
- Ich beschwöre euch, Christian Ritter
- O quam pulchra es, Claudio Monteverdi
- Ich bin eine Blume, Dietrich Buxtehude
- In lectulo meo, Maurizio Cazzatti
- Fahet uns die Füchse, Melchior Franck
- Ich suche des Nachts in meinem Bette, Melchior Franck
- Dialogo della Cantica, Domenico Mazzochi
- Ego dormio, Vulnerasti cor meum, Heinrich Schütz
- O quam tu pulchra es, Heinrich Schütz
- Ego flos campi, Claudio Monteverdi
- Ich suchte des Nachts, Augustin Pfleger
- Magnificat, Francesco Cavalli
Entre Eros et Agapè, le Chant des Chants (traduit par Chouraqui le Poème des Poèmes) occupe une place toute particulière dans la Bible. L’érotisme incontestable du texte étonne, inquiète même le lecteur des écritures saintes. Sa singularité lui vaut d’occasionner de très nombreux commentaires tant hébreux que chrétiens. Dans les différentes exégèses, l’amour du Roi Salomon et de la Sulamite tend à figurer l’amour qui unit Dieu et Israël, le Christ et son église. Une lecture mystique qui glorifie l’amour de Dieu et de la Vierge Marie, apparaît progressivement sous l’influence de Bernard de Clairvaux. C’est cette interprétation qui va nourrir les multiples compositions du Moyen-âge.
Les deux versants, catholiques et luthériens, vont s’emparer de l’ambiguïté de ce texte et les grands musiciens du 17ème siècle vont s’y consacrer à la suite de Palestrina et Lechner, auteur tous deux d’une mise en musique polyphonique de larges extraits du Cantique des Cantiques.
Pour ce programme, nous retiendrons Claudio Monteverdi avec les extraits du Vespro de 1610 et de la Selva Morale, mais aussi, pour les musiciens catholiques, Cazzati, Mazzocchi, mais aussi Steffani, l’italien au service de cours allemandes. Les musiciens germaniques ne cèdent en rien à leurs collègues méditerranéens avec en tout premier lieu les motets d’Henrich Schütz sur ce sujet. À sa suite, Buxtehude à Lübeck, Ritter qui partage son activité entre Suède et Allemagne, ou Pfleger, compositeur de Bohème s’emparent de ces textes.
L’ambivalence du texte permet aux musiciens du baroque, affranchis de la rigueur, d’exprimer l’intensité des affects présents dans des monodies, duos, ou encore ensembles à 5 ou 6 voix (accompagnées de violons) qui doivent beaucoup à la naissance de l’opéra.
Akadêmia :
6 chanteurs
8 instrumentistes
Françoise Lasserre, direction