Le programme
- Selig sind die Toten, Geistliche Chormusik (1648)
- Die Seele Christi heilige mich, Kleine geistliche Konzerte (1639)
- Konzert in form einer deutschen Begräbnis, Musikalische Exequien (1636)
- O lieber Herre Gott, Kleine geistliche Konzerte (1639)
- Auf dem Gebirge, Geistliche Chormusik (1648)
- Das ist je gewisslich wahr, Geistliche Chormusik (1648)
- Herr, wenn ich nur dich habe, Musikalische Exequien (1636)
- O süsser, o freundlicher, Kleine geistliche Konzerte (1639)
- An den Wassern zu Babel, Psalmen Davids (1619)
- Ich liege und schlafe, Kleine geistliche Konzerte (1639)
- Herr, nun lässest du deinen Diener in Frieden fahren, Musikalische Exequien (1636)
En plein cœur de la tragédie de la Guerre de Trente ans, Heinrich Reuss le Posthume, prince humaniste de Gera, se prépare à la mort en faisant graver à l’intérieur de son cercueil des textes bibliques. Schütz est chargé d’une composition funèbre qu’il organise en trois parties. La première réunit les textes sous la forme d’une messe allemande, la seconde est un double chœur, la troisième est une pièce singulière : tandis qu’un chœur chante le cantique de Simeon cher au cœur du futur défunt, trois voix qui viennent du tombeau entonnent Selig sind die Toten (Bienheureux les morts).
C’est par ces mots que s’ouvre ce programme avec le motet à six voix issu de Geistliche Chormusik paru en 1648, année qui marque le terme de la Guerre de Trente ans. Ce motet, comme Das ist je gewisslich wahr composé pour la mort de son ami Schein, est marqué du génie de Schütz qui allie science de la polyphonie, rhétorique baroque et influences italiennes.
Avec les extraits des Sinfonia sacrae et des Psalmens Davids, c’est un compositeur plus extraverti que nous entendons, stimulé certainement par ses voyages en Italie auprès de Gabrieli puis peut-être de Monteverdi. On imagine volontiers quel homme de théâtre aurait pu être Schütz !
Akadêmia :
8 chanteurs
5 instrumentistes
Françoise Lasserre, direction