Compositeurs sous influence Bach, Mendelssohn, Brahms, Frank Martin

Le 28 juillet 1750, le rideau tombe : le Cantor de St Thomas de Leipzig disparaît. Peu de traces de son passage subsistent seulement quelques années après. Quelques partitions autographes dispersées à sa mort entre ses fils compositeurs, quelques très rares œuvres essentiellement instrumentales imprimées, mais aussi le témoignage de ses enfants et très nombreux élèves, collègues ou disciples.

En 1789, Mozart assiste cependant à une exécution du motet Singet dem Herrn avec les enfants de St Thomas, menés par un successeur de Bach : on retrouvera plus tard dans le Requiem le savant contrepoint qui impressionna tant le viennois. Haydn, puis Beethoven découvriront également la musique de Bach.

Au tournant du 19^ème siècle, c’est la musicologie (avec le biographe Forkel) et l’édition (avec Breitkopf) qui prennent le relais.

Le retour à l’ancien qui marque le romantisme naissant puis le mouvement cécilien qui prend corps dans les années 1830 vont faciliter l’exécution de la Passion selon St Matthieu par Mendelssohn, puis la création de la Bach-Gesellschaft dont le but est l’édition critique complète de toutes les œuvres de Bach.

Mendelssohn consacre 5 ans à étudier attentivement les œuvres à sa disposition avant de mettre en route le chantier de la Passion en 1829. Cela permettra à Berlioz de dire « Il n’y a qu’un Dieu à Leipzig, c’est Bach, et Mendelssohn est son prophète ».

Un grandiose ouvrage du musicologue Spitta consacré à Bach paraît à un moment où un ami de ce dernier, Brahms, est plongé dans l’étude des œuvres du maître de Leipzig. Or Brahms ajoute à ses talents de compositeur, ceux de maître de chœur qui inscrit souvent motets, cantates ou oratorios à son répertoire.

L’audition de la Passion selon St Matthieu à l’âge de 12 ans va marquer Franck Martin durant toute son existence de créateur : en témoigne cette Messe à double chœur, œuvre de 1922, achevée en 1926 (mais créée en 1963). D’une intensité émotionnelle extraordinaire, elle utilise les moyens de la « musique ancienne » : l’antiphonie, le plein-chant, le contrepoint, la déclamation.